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22/11 20:27 Un parfum d’histoire

L’échec, en ce soir de deuxième jour, des équipes kata à se hisser en finale, temporise l’exaltation. Tout n’est pas parfait dans le royaume du karaté français, et c’est bien dommage.

Les Françaises un peu moins tranchantes qu’à Ténérife pour les championnats d’Europe, et qui cèdent 5-0 devant les Italiennes qu’elles avaient sorties en demi-finale à cette occasion, les garçons qui butent contre les Japonais, voilà de quoi rappeler que la victoire française n’est pas automatique sous prétexte que nous sommes à Bercy.

On aurait pu l’oublier tant la réussite tricolore sur ces deux premiers jours est admirable. Sur douze engagés en individuel kata et combat sur ces deux premiers jours… sept de nos représentants sont en finale !

Ajoutons au passage trois possibilités de prendre le bronze et nous avons là un ratio qui prépare le frémissement d’un éventuel raz-de-marée, proprement historique.

Hier Sandy Scordo et Minh Dack en kata (une performance « énorme »), Kenji Grillon et Nadège Aït-Ibrahim en combat (avec Davy Dona en -75 kg et Tiffany Fanjat en -68 kg en course pour le bronze) avaient ouvert la voie.

C’est presque aussi bien aujourd’hui avec une passe de trois vertigineuse : trois combattantes engagées, trois finales obtenues. Lolita Dona (-61 kg), pourtant menée de trois points à quelques secondes de son premier combat, Lucie Ignace (-55 kg), bousculées par son adversaire turque en quart, mais qui la pousse à la disqualification, Alexandra Recchia (-50 kg), rayonnante toute la journée malgré l’opposition de combattantes médaillées mondiales et européennes à chaque tour.

Hélas pour l’histoire, car elle aurait été belle, le seul champion d’Europe masculin en titre pour les Français, William Rolle (-67 kg), ne contrôle pas totalement la situation aujourd’hui, et devra se contenter de combattre pour le bronze. Manifestement un peu en difficulté pour trouver son équilibre émotionnel, et après une victoire très importante – et déjà difficile – sur son grand rival, le Turc Kemaloglu il s’enferre en demi-finale dans le karaté de l’Égyptien Hanafy, malgré un retour à égalité à quinze secondes de la fin qui aurait dû lui permettre de passer.

William Rolle va manquer dans le bouquet final de samedi. Autre déçu du jour, Johan Lopes (-60 kg), déjà malheureux à Ténérife, est battu rapidement par le combattant turc, qui ne le repêche pas.

Triomphe possible donc… sous réserve que le parcours des équipes, soit à la hauteur de la réussite des individuels (notamment pour les féminines qui se placent à quatre en finales, sur cinq possibles), sous réserve aussi que les Français réussissent à allumer la mèche pour cette série décisive de combats, samedi.

Six fois en finale des derniers championnats du monde, l’Italie n’avait finalement ramené que deux titres, laissant la victoire au classement des nations au pays hôte, la Turquie, quatre médailles, mais trois en or. Une mésaventure qui pourrait encore arriver aux Français, qui se doivent de finir maître chez eux.

L’Azerbaïdjan, l’Iran, la Turquie ont deux finalistes, l’Italie quatre, le Japon cinq, presque autant que nous, et avec d’excellentes perspectives en kata, comme d’habitude. Et il reste, rappelons-le, deux finales à aller chercher demain.

Restons concentrés !